L'enfant en situation de handicap mental/cognitif à le droit à l'éducation scolaire.

Combien de fois ai-je entendu des personnes dire: « A quoi ça sert de leur apprendre à lire, ils vont être en souffrance ». Au nom de quoi faut-il avoir des propos pareils ? D’une souffrance improbable ? Les enfants sans handicap ont peut être souffert eux aussi quand ils ont appris à lire. Qui a dit que c’était facile d’apprendre à lire?

 

Nous sommes convaincus que c’est un devoir d’apprendre à lire aux enfants porteurs de handicap mental / cognitif pour leur autonomie future. Et quand bien même cet apprentissage resterait très basique, il est fondamental. On trouve très peu d’éléments sur internet sur le pourcentage de personnes porteuses de Trisomie 21 qui savent lire. C’est vraiment dommage… Il y a encore beaucoup trop de stigmatisations et de préjugés sur l’idée que « ce n’est pas possible ».

 

Pour parvenir à apprendre à lire à un enfant porteur de Trisomie 21, il faut d’ores et déjà partir des postulats suivants:

  • La temporalité sera différente des autres enfants. Même si l’enfant met 10 ans à apprendre à lire, cela vaut le coup de poursuivre l’effort.
  • Les méthodes utilisées doivent être choisies avec attention et expliquées à la famille : nous sommes tous des acteurs de cet apprentissage.
  • Il faut valoriser chaque progrès, aussi minime soit-il !
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Et à quoi sert la lecture à l’âge adulte ?

  1. A être autonome dans les transports car le jeune peut lire les stations de métro ou de train par exemple.
  2. A remplir les formulaires demandés par les écoles, les centres de sport, les administrations…
  3. A naviguer sur internet : trouver des sites intéressants, envoyer des mails…
  4. A envoyer des sms et des messages sur tous types de plateforme.

Et pour certains, à lire des livres, tout simplement.

 

L’école ordinaire a cet objectif scolaire de résultat en tête. Encore faut-il s’assurer que l’adaptation à l’enfant soit vraiment faite. Il ne faut pas oublier que c’est un projet global et que toutes les parties prenantes doivent être concernées: professeurs, AESH, orthophonistes, la famille et l’enfant bien sûr!

L’IME a un tout autre objectif: dispenser une éducation et un enseignement spécialisés prenant en compte les aspects psychologiques et psychopathologiques et recourant à des techniques de rééducation. Néanmoins, il est important que la famille puisse discuter avec le personnel encadrant de l’IME et que des objectifs d’apprentissage scolaire soient fixés. Que ce soit en école ordinaire ou en IME, il n’est pas normal que la famille ne fasse pas partie du projet d’apprentissage de l’enfant! Il est important d’intégrer chacun.

 

Les apprentissages peuvent prendre du temps mais quelle satisfaction de voir et de vivre tous les progrès ! L’enfant en situation de handicap mental / cognitif nous renvoie finalement peut être à l’essentiel : se réjouir des petits pas et avancer doucement.

Et ça ne sert à rien d’attendre. L’éducation précoce est fondamentale et permettra d’avoir de meilleurs apprentissages et résultats. Les canadiens sont convaincus depuis longtemps de l’importance de l’apprentissage de la lecture aux jeunes enfants porteurs de Trisomie 21 (https://trisomie.qc.ca/ressources/developpement-habiletes-lecture). Certes, chaque enfant apprendra à son rythme et chacun aura un niveau différent, mais il est fondamental d’aller vers ces apprentissages et d’y croire!

 

On trouve encore une fois très peu de données sur la toile sur ce sujet. Mais nous connaissons de plus en plus de jeunes porteurs de Trisomie 21 qui savent lire. Continuons sur cette voie et croyons en nos enfants.