« Je ne m’appelle pas Handicapé(e) » : pour la SEEPH

Beaucoup trop souvent la personne en situation de handicap existe avant tout par son handicap. Dès lors que le handicap est visible ou affiché, le « grand public » va voir cela en premier. La personne sera presque niée. Elle va devoir s’affirmer pour montrer à l’autre qu’elle existe et que l’étiquette de son handicap ne lui colle pas à la peau.

Dans le cas des handicaps visibles, il y a tellement de préjugés !

(IN)VISIBLE

109 L’Agence

« Cette seconde création dépeint une scène simple et vibrante en couleurs. Une personne rayonnante et apaisée tient devant elle une feuille sur laquelle son prénom est soigneusement inscrit. De nouveau, le message percutant « Je ne m’appelle pas Handicapé(e) » est mis en avant en caractères imposants, juste au-dessus, comme l’unique révélateur de son handicap invisible. Cette création vise à sensibiliser le public à la réalité selon laquelle le handicap n’est pas toujours manifeste, et que, encore une fois, l’identité d’une personne transcende bien au-delà de sa condition de handicap. »

Je suis handi cap

Anne PERRIAUX

« Les projections de métiers désirés surviennent dès l’enfance. Ces rêves sont souvent enfouis sous des injonctions de notre société. Il faut alors faire un travail d’archéologue pour assumer nos rêves et croire en nos capacités. La couleur verte, symbole d’espoir, rappelle également le stylo vert servant à corriger nos erreurs sur les bancs de l’école ; corrigeons à notre tour les erreurs d’orientations professionnelles trop souvent bafouées, méprisées. »

Je ne m’appelle pas handicapé(e)

Jean-Marc BRETEGNIER

« H comme une échelle pour grandir ensemble »

La dignité au regard des droits

« La dignité, découle de la composante d’humanité que chaque personne a en elle. Dès lors, la dignité n’a pas à être établie, elle ne se mérite pas, ne s’acquiert pas, ne se perd pas. … Je le dis d’une autre manière, car c’est d’une importance considérable : il n’y a pas de condition pour être digne. Ce n’est pas une qualité appartenant à certaines personnes. Elle est ce que l’humanité a en commun et protège de toute forme de déshumanisation. »

Claire Hédon, défenseur des droits

SORTIR DE L’OMBRE

109 L’Agence

« Au cœur de cette création, une jeune personne – indéfinissable en genre – se dresse fièrement, adoptant une posture empreinte de présence et de détermination. Son visage révèle une sobriété d’expression, dévoilant une personnalité paisible, tout en manifestant une indéfectible résolution. L’ombre symbolisant son handicap est judicieusement disposée en arrière-plan, suggérant au spectateur que cette caractéristique ne constitue pas le trait dominant de son être. L’énoncé percutant « Je ne m’appelle pas Handicapé(e) » trône en lettres audacieuses juste au-dessus de cette personne, mettant en lumière le fait que l’identité de cette personne transcende largement les limites de son handicap. »

BRUTAL

Timothée GERRIER

« La plupart des idées que j’ai voulu exprimer à travers cette affiche sont assez claires car il s’agit d’une affiche typographique résultant d’un travail de conception-rédaction. Cependant, certaines symboliques peuvent être mises en lumière. J’ai choisi d’appliquer un style brutaliste à cette affiche. En effet, ce style, inspiré des villes et des corporations, présente une imagerie dystopique de l’entreprise qui peut être anxiogène pour des personnes aux besoins différents. De plus, en m’adressant à des personnes neurotypiques et non en situation de handicap, j’ai souhaité utiliser l’accumulation typographique afin de représenter la surcharge d’informations qui peut parfois être épuisante pour des personnes en situation de handicap. Enfin, cette affiche présente également une esthétique futuriste, inspirée par le mouvement cyberpunk, remettant en question notre rapport à l’avenir de nos entreprises et de la société dans laquelle nous vivons. »

Femme au fauteuil

Sarah NYANGUÉ alias Saratoustra

« On dit parfois que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Serais-je ainsi ce que l’on observe de moi ? Je pense que nous sommes bien au-delà de la définition extérieure de soi ; un être multiple et insaisissable.

Pour ce projet dont la thématique était : « Je ne m’appelle pas handicapé(e) », j’ai voulu exprimer cela par la représentation subtile du handicap. À priori, cette femme assise dans ce qui semble être un espace de travail accueillant et qui nous regarde du coin de l’œil attire notre attention pour bien autre chose que la présence discrète de son fauteuil. Ainsi, la beauté est dans l’œil de celui qui dessine. »

Déshabillons les préjugés, découvrons la personne !

Anna SOAVI

« Par essence, le handicap n’est pas la définition d’une personnalité, d’un être humain. Il est bien trop fréquent qu’une personne en situation de handicap soit regardée à travers l’unique prisme de ce dernier, que les stigmates et préjugés priment sur la personnalité de chacun/chacune. Au travail, ce handicap peut parfois prendre la forme d’une seconde peau, d’un vêtement trop serré, qui étouffe, d’une tenue de travail qu’il semble nécessaire d’endosser avant de commencer sa journée. Par le trait, j’ai tenté de dévoiler la véritable identité, en ôtant cette enveloppe qui limite, pour révéler celles et ceux qui se cachent sous cette étiquette sur laquelle est gravé « handicapé(e) ». Le texte en braille invite à réfléchir à l’inclusion. Ne serait-ce pas frustrant de ne pas être en mesure de lire ces mots ? Cela souligne l’importance de briser les barrières, d’offrir une pleine intégration à toutes et à tous, sans limitation ni exclusion. »

Mes compétences sont une richesse.

Vanessa VERILLON

« Cette affiche s’adresse au monde de l’emploi, c’est-à-dire aux personnes qui contribuent à la vie économique par leur travail, employés et employeurs. J’ai représenté différents personnages qui forment tous ensemble une ronde-couronne. Sur ce dessin, certains personnages sont visiblement en situation de handicap. La couronne dorée symbolise la richesse, l’excellence, le succès. Je souhaite signifier que le handicap n’exclut pas la compétence et que l’apport de cette compétence bénéficie à tous. En écrivant « Mes compétences sont une richesse », je laisse à chaque lecteur la possibilité de s’approprier cette revendication. »

La Femme à la caméra

Khadidja ABDELLAOUI

« Cette œuvre est une célébration de l’inclusivité dans un domaine professionnel où les personnes en situation de handicap, les femmes et les personnes racisées sont sous-représentées. Cette narration visuelle intersectionnelle vise à inspirer les personnes victimes de discriminations à l’embauche et encourage la création d’environnements de travail inclusifs. »

Différents, infiniment capables.

Nil ÜLGEN - Directrice Artistique

« La main tendue dans cette affiche symbolise le désir de connexion et d’inclusion. Elle représente l’humanité des personnes en situation de handicap et leur aspiration à faire partie de la société, comme n’importe qui d’autre. Il s’agit d’un indice visuel puissant qui traduit le besoin fondamental de compréhension et d’acceptation. Le thème central de cette œuvre est l’égalité. Le fait que la main soit tendue montre que les personnes en situation de handicap, comme tout le monde, devraient avoir les mêmes chances, le même accès à l’emploi et la même possibilité de contribuer à la société. Pour continuer, l’utilisation de la couleur jaune est le chemin essentiel pour représenter l’espoir. Le jaune est souvent associé à l’optimisme, à la positivité et à un avenir radieux. En utilisant cette couleur, j’ai voulu faire passer le message que, malgré les difficultés et la discrimination auxquelles les personnes en situation de handicap sont confrontées, il y a de l’espoir pour un avenir meilleur, plus inclusif, où chacun a une chance égale de s’épanouir. L’inclusion d’une porte est une métaphore puissante que j’ai voulu mettre en place. Elle signifie que les opportunités et l’acceptation sont accessibles à tous, quelles que soient leurs capacités. La porte ouverte représente l’inclusion et signifie que la société devrait être accueillante et accommodante pour tous les individus, quels que soient leurs handicaps. En conclusion, à travers mon œuvre, j’utilise des éléments visuels et un symbolisme puissants pour transmettre un message d’espoir, d’égalité et d’inclusion face à la discrimination dont sont victimes les personnes en situation de handicap. Elle souligne l’aspect humain de cette lutte par la main tendue et la porte ouverte, invitant les spectateurs à réfléchir à l’importance de créer un monde plus inclusif et plus équitable pour tous. »

Décoller les préjugés sur le handicap

Matthias ORSI

« L’idée de cette affiche est de réfléchir sur la discrimination à l’emploi des personnes en situation de handicap. Avec cette illustration, j’ai voulu montrer que l’on colle trop souvent (et à tort) une étiquette aux personnes en situation de handicap. Que l’on regarde le handicap avant même l’humain. J’ai voulu décoller cette étiquette pour mettre en avant une personne qui a des compétences, tout simplement, et qui peut travailler comme tout le monde. Sous cette étiquette le personnage est confiant : il sait qu’il est capable. Avec sa main droite il signe le terme « ok » et balaie les préjugés sur le handicap. »

Concernant la personne porteuse de trisomie 21, les exemples montrant cela sont nombreux :

Pour les personnes en fauteuil roulant, on rencontre des difficultés semblables :

Et pour les handicaps invisibles, les préjugés ont aussi la vie dure :

C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce thème : « Je ne m’appelle pas Handicapé(e) ».

Une dizaine d’artistes graphistes on travaillé avec nous. La diversité des travaux et des créations est très intéressante : Il existe différentes manières d’aborder ce sujet. Nous demandons systématiquement aux graphistes d’écrire un texte expliquant leur création, un genre de signature finalement qui vient nourrir également notre réflexion. Sur ce sujet de société, c’est nous tous qui avons à nous remettre en cause et à nous dire qu’heureusement le monde évolue, et nous avec.

Cette exposition a été lancée pour la SEEPH : Semaine Européenne de l’Emploi des Personnes Handicapées.

Le chômage des personnes en situation de handicap est le double de celui de la population dite ordinaire. L’obligation d’emploi en France est de 6% de TH pour toute entreprise de plus de 20 salariés. La moyenne française est de 3,5%. Les entreprises ont d’abord fait en sorte que leurs salariés en situation de handicap se déclarent auprès de la MDPH et en interne. Ensuite, elles ont embauché les plus embauchables. Pour atteindre 6%, il est maintenant nécessaire qu’elles aillent vers des personnes plus atypiques, avec des parcours professionnels moins classiques, qu’elles ré-écrivent les fiches de poste, travaillent sur des découpages de tâches et de temps de travail, imaginent des nouvelles formes de travail….

Notre exposition « Je ne m’appelle pas Handicapé(e) cherche à faire réfléchir les personnes et les entreprises sur ces sujets.